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  • Photo du rédacteurHadrien L.

Inktober 2018 : Jour 6 à 10


Day 6 : "La marche à l’amour" - Gaston Miron « [...] Tu viendras toute ensoleillée d'existence La bouche envahie par la fraicheur des herbes Le corps muri par des jardins oubliés Où tes seins sont devenus des envoûtements Tu te lèves, tu es l'aube dans mes bras Où tu changes comme les saisons Je te prendrai marcheur d'un pays d'haleine A bouts de misère et à bout de démesures Je veux te faire aimer la vie notre vie t'aimer fou de racines à feuilles et grave De jour en jour à travers nuits et gués De moellons nos vertus silencieuses Je finirai bien par te rencontrer quelque part Bon dieu! Et contre tout ce qui me rend absent et douloureux Par le mince regard qui me reste au fond du froid J'affirme ô mon amour que tu existes Je corrige notre vie Nous n'irons plus mourir de langueur A des milles de distance dans nos rêves bourrasques Des filets de sang dans la soif craquelée de nos lèvres Les épaules baignées de vols de mouette Non J'irai te chercher nous vivrons sur la terre La détresse n'est pas incurable qui fait de moi Une épave de dérision, un ballon d'indécence Un pitre aux larmes d'étincelles et de lésions profondes Frappe l'air et le feu de mes soifs Coule-moi dans tes mains de ciel de soie La tête la première pour ne plus revenir Si ce n'est pour remonter debout à ton flanc Nouveau venu de l'amour du monde Constelle-moi de ton corps de Voie lactée Dans les giboulées d'étoiles de mon ciel L'éclair s'épanouit dans ma chair Je passe les poings durs au vent J'ai un coeur de mille-chevaux vapeur J'ai un coeur comme la flamme d'une chandelle Toi tu as la tête d'abîme douce n'est-ce pas La nuit de saule dans tes cheveux Un visage enneigé de hasards et de fruits Un regard entretenu de sources cachées Et mille chants d'insectes dans tes veines Et mille pluies de pétales dans tes caresses Tu es mon amour Ma clameur mon bramement Tu es mon amour ma ceinture fléchée d'univers [...] »

Day 7 : poème de Rupi Kaur

now is not the time to be quiet or make room for you when we have had no room at all now is our time to be mouthy get as loud as we need to be heard (Bon le dessin n'est pas à la hauteur du message du poème, mais pas assez de temps en rentrant de ma conférence de faire mieux ><)

Day 8 inspiré par « l’Usage du Monde » de N.Bouvier, un de mes livres de voyages favoris : « En Iran, la popularité et l’emprise d’une poésie hermétique et vieille de plus de 500ans sont extraordinaires. Des boutiquiers accroupis devant leurs ecchopes chaussent leurs lunettes pour s’en lire d’un trottoir à l’autre.[..] Parmi les étudiants, les artistes, les hommes de notre âge, ce goût tournait souvent à l’intoxication.

Ils connaissaient par centaines ces strophes fulgurantes qui abolissent le monde en l’éclairant [...] Ils pouvaient se relayer ainsi des heures durant, vibrant par sympathie comme les cordes basses du luth, l’un s’interrompant pour dire qu’il songeait à se tuer, l’autre pour commander à boire ou nous traduire un couplet. »

Day 10 : "Le bateau Ivre" - Rimbeau

« [...] Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes Et les ressacs et les courants : je sais le soir, L’Aube exaltée ainsi qu’un peuple de colombes, Et j’ai vu quelquefois ce que l’homme a cru voir !

J’ai vu le soleil bas, taché d’horreurs mystiques, Illuminant de longs figements violets, Pareils à des acteurs de drames très antiques Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !

J’ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies, Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs, La circulation des sèves inouïes, Et l’éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !

J’ai heurté, savez-vous, d’incroyables Florides Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux D’hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides Sous l’horizon des mers, à de glauques troupeaux ! J’ai vu fermenter les marais énormes, nasses Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan ! [...] Libre, fumant, monté de brumes violettes, Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur Qui porte, confiture exquise aux bons poètes, Des lichens de soleil et des morves d’azur » Et oui le parallèle avec l’attaque des titans que plusieurs d’entres vous ont soulevé est assez fortuit ^^ Je me suis inspirée des squelettes de mes livres de médecine pour en faire un géant blanchi par le temps et le savoir, perçant les fumées comme décrite dans le dernier vers.. mais bon du coup ça ressemble ><

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